Quel est le meilleur traitement pour l'eau de votre piscine ?
Le traitement de l’eau d’une piscine repose sur un principe simple : 80% du travail est mécanique (la filtration) et 20% est chimique (les produits de traitement). Si le système de filtration assure l’élimination en surface de la majorité des impuretés, il subsistera toujours des germes pathogènes qu’il faudra éradiquer grâce à un traitement de l’eau adapté.
En effet, l’eau d’une piscine doit être à la fois désinfectée (pour éliminer les germes et empêcher la prolifération des algues, phénomène appelé photosynthèse) et désinfectante (pour détruire les pollutions extérieures et empêcher toute contamination d’un baigneur à l’autre). Un bon traitement garantit une eau saine et cristalline, prévient les odeurs désagréables et protège également les équipements de votre bassin contre l’usure prématurée causée par des dépôts calcaires ou organiques.
Attention toutefois à la qualité des produits. Un produit dit « discount », comme un chlore choc bas de gamme, peut nécessiter un dosage presque double pour une efficacité équivalente à celle d’une marque reconnue. Ces produits peuvent contenir des additifs résiduels, s’évaporer plus rapidement et surcharger l’eau en stabilisant. Une surconcentration risque de saturer votre eau, la rendant « morte » et nécessitant son remplacement partiel ou total.
Les paramètres clés d'une eau équilibrée
Avant de choisir un traitement, il est impératif de comprendre et de maîtriser les paramètres fondamentaux de l’eau. Aucune action de produit ne sera efficace si ces derniers ne sont pas correctement régulés.
Le premier indicateur est le PH (potentiel Hydrogène), qui mesure l’acidité de l’eau sur une échelle de 1 à 14. La règle est simple : il doit se situer autour de 7 (neutre). La valeur idéale se situe plus précisément entre 7,0 et 7,4. Cette plage assure le confort du baigneur, préserve les matériaux de la piscine et garantit l’efficacité optimale des produits de traitement. Une fois mesuré, on utilise du PH+ ou du PH- pour l’ajuster.
Pour éviter ce contrôle manuel, il existe des régulateurs de PH automatiques. Une sonde détecte en continu le taux de PH et, s’il est trop haut, une pompe injecte la quantité nécessaire de PH moins liquide dans le circuit. L’ajustement se fait en temps réel, ce qui évite le gaspillage de produits désinfectants comme le chlore ou le brome.
D’autres paramètres sont également à surveiller :
- La dureté de l’eau (TH – Titre Hydrométrique) : Elle doit être maintenue entre 10°F et 25°F pour éviter les dépôts de calcaire. Pour l’augmenter, on utilise un produit à base de carbonate de calcium. Pour la diminuer, un séquestrant calcaire est nécessaire. Attention : un TH trop bas peut favoriser la corrosion des équipements.
- L’alcalinité (TAC – Titre Alcalimétrique Complet) : Elle doit se situer entre 80 et 120 mg/L pour stabiliser le pH. Pour l’augmenter, on utilise un produit à base de bicarbonate de soude. Pour la diminuer, un brassage de l’eau ou l’ajout de pH moins est efficace.
- Les nitrates et les phosphates : Ces éléments favorisent la prolifération des algues et doivent être contrôlés avec des tests spécifiques si nécessaire.
Pour analyser ces paramètres, plusieurs outils existent : les bandelettes réactives (simples mais peu précises), les photomètres ou les testeurs électroniques (plus précis mais plus onéreux). En période d’utilisation, il est recommandé de tester le pH et le désinfectant chaque semaine. Le conseil de la FPP (Fédération des Professionnels de la Piscine) est de faire analyser l’eau par un professionnel au premier remplissage et au moins une fois par an à la réouverture. Cette analyse complète permet d’obtenir des recommandations de produits et des dosages précis pour limiter la consommation.
Les principaux traitements pour piscine : analyse comparative
Il existe différents produits pour traiter l’eau de la piscine. Nous classons ici les différents traitements par ordre d’importance sur le marché de la piscine en France. Certains sont manuels, d’autres peuvent se réguler automatiquement. Chacun aura un rôle particulier (désinfectant, oxydant…) et certains ne suffiront pas employés seuls. Les traitements chimiques désinfectants permettent d’éradiquer les micro-organismes, tandis que les traitements oxydants permettent de les décomposer.
1. Le chlore
Le chlore existe sous diverses formes (pastilles, liquide, granulés…). C’est un produit à la fois désinfectant et oxydant. Étant le plus répandu et utilisé en collectivité, son efficacité n’est plus à prouver. La valeur optimale de son taux se situe entre 1,5 et 3 mg/L.
Avantage principal, il est relativement bon marché et simple à utiliser. Pour une diffusion maîtrisée et pour éviter la surchloration, l’utilisation d’un doseur de produit (chlorinateur) est fortement recommandée.
Côté inconvénients, le chlore libre se dégrade rapidement sous l’effet des rayons UV du soleil. On y ajoute donc un stabilisant (acide cyanurique ou CYA) qui permet la rémanence du produit dans l’eau. Le taux de stabilisant doit être compris entre 30 et 75 mg/L. Attention toutefois, le stabilisant est une substance qui s’accumule et ne peut être enlevée qu’en renouvelant une partie de l’eau. Une eau sur-stabilisée (au-delà de 75 mg/L) bloque l’action du chlore.
Si le chlore est mal dosé, il déséquilibre votre PH et peut provoquer une odeur désagréable. Contrairement à une idée reçue, cette odeur signe un manque de chlore libre. Elle est due aux chloramines (chlore combiné), issues de la réaction entre le chlore et les matières organiques apportées par les baigneurs. Pour les éliminer, il faut ajuster le pH et effectuer un traitement choc. Le chlore perd également de son efficacité quand la température de l’eau augmente : à 28°C, il n’est plus efficace qu’à 20%. Le taux de chlore est à surveiller toutes les semaines, comme le pH.
Les produits dit « Chlore-choc » sont utilisés ponctuellement pour rattraper une eau trouble et faire disparaître les algues. Il existe également du chlore non stabilisé (hypochlorite de sodium ou de calcium). Très efficace en traitement choc, il ne contient pas de stabilisant mais se dégrade en quelques heures sous l’effet des UV. Il doit donc être délivré en permanence dans le bassin.
Attention à ne pas mélanger produits de traitement et chlore-choc. Ne mettez jamais un galet de chlore directement dans l’eau du bassin sous peine d’abîmer le revêtement.
2. Le brome
Le brome, disponible sous forme de pastilles ou de tablettes, est un produit issu de l’eau de mer ou de sources salines. Il présente les mêmes caractéristiques désinfectantes que le chlore à la différence qu’il ne diffuse pas de mauvaise odeur et est non irritant pour la peau et les yeux. Il est peu sensible aux UV, au pH élevé (jusqu’à 8) et à la température de l’eau (jusqu’à 28°C), ce qui rend un stabilisant inutile.
Son utilisation est plus pointue : il fonctionne avec un brominateur, un appareil à installer dans le local technique, pour maintenir un taux de brome entre 1 et 2 mg/L. Sa dissolution est également plus lente. Côté inconvénients, son tarif est plus élevé (20 à 40 % plus cher que le chlore), c’est pour cela qu’il reste le partenaire idéal pour les spas et les piscines chauffées.
3. L’oxygène actif
Liquide ou sous forme de granulés, l’oxygène actif (peroxyde d’hydrogène ou monopersulfate de potassium) est un oxydant efficace, particulièrement contre les algues. Il est naturel, non irritant et compatible avec tous les traitements et revêtements. C’est un produit idéal pour un traitement choc.
Attention toutefois, son action est oxydante et non pas désinfectante sur la durée. Il demande de l’attention car il est très réactif et perd rapidement son effet. Il résiste assez mal aux changements de températures (inefficace au-delà de 28°C), aux UV et est très sensible au taux de pH de l’eau (efficace entre 7 et 7,6). Son usage en traitement unique n’est conseillé que pour les bassins de moins de 20 m³. Son coût est plus onéreux que le chlore et le brome, et un traitement automatique nécessite un investissement de départ (pompe doseuse).
Attention à la peau ! Le produit est corrosif et peut causer des brûlures. Pour une utilisation manuelle, il doit être versé devant un refoulement.
4. Les ultraviolets (UV)
Ce procédé non chimique repose sur une lampe UV intégrée dans un réacteur, placé en sortie de filtration. Les rayons UV-C détruisent bactéries, microbes et algues. L’efficacité de ce traitement écologique est indépendante de la température de l’eau.
Cependant, ce procédé n’a pas de pouvoir rémanent : l’eau est désinfectée, mais non désinfectante. Il doit donc être couplé à un traitement complémentaire (chlore, brome ou oxygène actif). Il n’a pas non plus d’action sur les algues filamenteuses et ne clarifie pas une eau trouble. Le coût d’installation est élevé et il est nécessaire de renouveler la lampe toutes les 10 000 à 15 000 heures. Il est assez peu utilisé pour des piscines familiales en traitement de fond.
5. L’électrolyse au sel
Ce procédé automatique est le traitement le plus utilisé après le chlore. Le principe est de transformer du sel (préalablement versé dans l’eau à raison de 4 à 5 g/L) en chlore non stabilisé par un jeu d’électrodes en titane. L’électrolyseur fait le reste.
Ce traitement n’est pas irritant et l’eau salée est agréable, améliorant même la flottabilité. Pour rassurer, le taux de sel d’une piscine (3-5 g/L) est bien inférieur à celui d’une larme (9 g/L) ou de la mer (30 g/L). Le coût de fonctionnement est peu onéreux, mais l’investissement de départ est conséquent (entre 500 et plus de 2000 euros). Les cellules de l’électrolyseur doivent être changées tous les 3 à 6 ans en moyenne. Il est un peu plus sensible que le chlore aux changements de PH mais peut s’équiper d’un régulateur.
Attention toutefois, il est conseillé d’utiliser un sel pur spécial piscine pour ne pas tacher le revêtement. L’eau salée peut également ne pas convenir à certains matériaux, comme les margelles en pierre naturelle.
6. L’ionisation cuivre/argent
C’est une recette de grand-mère (javel et sulfate de cuivre) qui a évolué mais qui reste très peu utilisée. Ce système peut réduire l’usage de chlore mais son coût d’installation reste cependant élevé. Il est difficile également de maîtriser le dosage des ions cuivre et argent, attention à la peau ! Le pH devra être contrôlé très régulièrement et l’achat d’un régulateur est fortement recommandé.
Autres traitements de l'eau
Le PHMB (PolyHexaMéthylène Biguanide)
Le PHMB est une molécule chimique désinfectante, efficace contre les bactéries et les champignons. Il est insensible aux variations de pH, de température et aux UV, ce qui lui confère une longue durée d’action. Il est également inodore et non irritant. Côté inconvénients, il n’est ni oxydant ni algicide, et doit donc être complété par un produit oxydant (généralement de l’oxygène actif). Il est absolument incompatible avec le chlore, le brome et le cuivre : pour changer de traitement, il faudra vider le bassin. Son coût est élevé et il reste un produit rare sur le marché.
Le magnésium
Ce traitement breveté (Zodiac) est une solution écologique qui adoucit l’eau et la rend particulièrement cristalline. Le système repose sur un électrolyseur spécifique (« hydroxinator ») et l’ajout de minéraux MagnaPool en début de saison. Il ne nécessite aucun produit complémentaire (chlore choc, anti-algues, floculant).
Comment choisir le meilleur traitement pour votre piscine ?
Le choix du traitement idéal dépend de plusieurs critères objectifs :
- La taille de la piscine : les grands bassins peuvent nécessiter un traitement plus robuste et rémanent.
- Votre budget : les solutions varient en coût initial (achat du matériel) et en coût d’entretien (achat des consommables).
- Le confort souhaité : certains traitements sont plus doux pour la peau et les yeux, un critère important en présence d’enfants.
- Le respect de l’environnement : des options écologiques comme les UV ou le magnésium existent pour limiter l’impact chimique.
Entretien régulier de la piscine
Un entretien rigoureux est la clé d’une eau saine. La filtration est essentielle pour éliminer les impuretés. Il est donc nécessaire de nettoyer régulièrement le filtre et la pompe. Pour simplifier cette tâche, les robots de piscine (électriques, hydrauliques) offrent un nettoyage efficace. La température de l’eau influence également l’efficacité des produits et la fréquence de filtration nécessaire ; il faut donc l’ajuster en conséquence.
La checklist pour votre entretien régulier :
- ✔️ Vérifiez et ajustez le pH de l’eau (7,0 – 7,4).
- ✔️ Testez et ajustez le niveau de désinfectant (chlore, brome…).
- ✔️ Nettoyez les paniers des skimmers et le pré-filtre de la pompe.
- ✔️ Aspirez régulièrement le fond de la piscine.
- ✔️ Brossez les parois et la ligne d’eau pour éviter les dépôts.
- ✔️ Couvrez la piscine lorsqu’elle n’est pas utilisée pour réduire la contamination.
Problèmes courants et solutions
Eau trouble ou laiteuse : Ce problème est souvent dû à un déséquilibre du pH, un taux de désinfectant insuffisant ou une filtration inadéquate. La solution consiste à ajuster les paramètres de l’eau, vérifier la filtration et, si nécessaire, utiliser un floculant pour agglomérer les particules en suspension.
Eau verte : Ceci est généralement dû à la présence d’algues. Pour les éliminer, il faut augmenter le taux de désinfectant (traitement choc), utiliser un produit anti-algues et brosser les parois et le fond de la piscine.
Irritations cutanées ou oculaires : Un pH déséquilibré ou un taux de désinfectant trop élevé en est souvent la cause. Il faut alors ajuster les paramètres de l’eau et s’assurer de respecter les dosages recommandés.
Pour connaître gratuitement et sans engagement le tarif correspondant à votre projet d’abri de piscine, demandez votre devis gratuit en remplissant le formulaire ci-dessous :